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Lancement du programme "Réduisons nos déchets !" de Brest métropole

  • Photo du rédacteur: Tristan Foveau
    Tristan Foveau
  • 9 nov. 2021
  • 4 min de lecture

La prévention des déchets est un enjeu environnemental et sanitaire passionnant. Depuis 25 ans, le déchet a progressivement acquis le statut de ressource dans une logique d’économie circulaire. Aujourd’hui, le tri est une évidence pour la plupart d’entre nous. Et les bénéfices sont évidents : 22,5 millions de tonnes de CO2 sont évitées chaque année en France grâce au recyclage des déchets.


Il est clair désormais que le modèle linéaire « fabriquer, consommer, jeter » que nous connaissions est à bout de souffle !


Et finalement, sortir de ce modèle est un enjeu transverse qui touche tout le monde dans son quotidien :

  • les consommateurs dans leur choix de consommation ;

  • les entreprises, les industriels, qui peuvent privilégier l’écoconception ;

  • les associations, qui font de la sensibilisation ;

  • et évidemment les collectivités dans une démarche d’éco-exemplarité et de mise en réseau des acteurs.

Mais le meilleur déchet reste celui qu’on ne produit pas. Les politiques de prévention des déchets permettent de limiter le recours à l’enfouissement et à l’incinération (même si à Brest cette incinération n’est pas sans lendemain, puisqu’elle produit de la chaleur pour notre réseau urbain). Cela permet également de limiter notre empreinte carbone, de limiter les rejets de gaz à effet de serre.


Cette prévention est aussi un enjeu économique pour les collectivités : la gestion et le traitement des déchets sont de plus en plus chers, sous l'effet notamment d'une réglementation très incitative. La taxe générale sur les activités polluantes - TGAP - est ainsi passée de 42 euros en 2020 à 54 euros la tonne de déchets enfouis ; elle va continuer d'augmenter pour atteindre 65 euros en 2025.

C’est aussi un problème très global : nous faisons face aujourd’hui à des continents de plastique qui menacent les équilibres des écosystèmes et qui contaminent les chaînes alimentaires.


Et enfin, c’est un enjeu pour lequel les solutions - qui existent - sont bien souvent locales. Et c’est justement parce que cet enjeu global est transverse et que les solutions sont locales que j’ai souhaité associer largement les acteurs du territoire à la démarche de réduction des déchets que nous avons présentée aux Capucins hier soir.


Ce programme « réduisons nos déchets », qu’est-ce que c’est ?


C’est d’abord une obligation réglementaire : depuis la loi Grenelle II de 2010, les collectivités doivent disposer d’un programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA). Celui-ci fixe des objectifs de réduction des quantités de déchets et détermine les mesures mises en place pour atteindre ces objectifs. Mais ce n'est évidemment pas que cela.


Ce programme, c’est également la poursuite d’une politique volontariste menée par Brest depuis maintenant un certain nombre d’années sur le sujet : de 2009-2014, notre programme de réduction s’était fixé comme objectif de réduire de 7% les ordures ménagères produites sur le territoire. La baisse constatée avait été de 8,5% sur la période. Cela nous avait permis de bénéficier du label « Territoire Zéro Déchet Zéro Gaspillage » entre 2016 et 2018. Bilan de ce label ? 11,2% de réduction entre 2010 et 2019. L’objectif fixé par la loi de 10% de réduction en 2020 par rapport à 2010 avait donc été dépassé dès 2019.




Nous ne souhaitons évidemment pas en rester là !


C’est pour cette raison que nous avons décidé de lancer un nouveau programme, de donner encore plus d’importance aux enjeux de réduction et de mobiliser le plus d’acteurs possible autour de ces questions.


Aux Capucins, nous avons donc proposé lundi soir à la cinquantaine de personnes présentes un travail collectif au long cours sur 6 ans :

  • nous allons collectivement réaliser un état des lieux,

  • se fixer des objectifs de réduction des déchets,

  • définir des actions pour atteindre nos objectifs,

  • et suivre ensemble la réalisation de ces objectifs, les évaluer scientifiquement.

Et afin de parvenir à ce résultat, la collectivité ne saurait naturellement agir seule dans son coin. Elle a besoin de toutes les forces du territoire : associations, institutions, entreprises, acteurs de la recherche, etc.


Car les objectifs fixés par la réglementation sont très ambitieux : 15% de réduction des déchets d’ici 2030 (contre 10% entre 2010 et 2020). Ces 5% peuvent paraître peu mais la marche est haute. En l’état de nos politiques publiques, nous aurons sans doute du mal à y parvenir.

L’ambition que je nourris pour ce programme est donc qu’il nous aide :

  • à définir et mener des actions ambitieuses en matière de réduction des déchets à destination des producteurs,

  • à porter des actions exemplaires au sein de la métropole,

  • à poursuivre notre transition d’un modèle d’économie linéaire vers un modèle d’économie circulaire de gestion des déchets,

  • à optimiser les ressources du territoire (mutualisation de services et de produits, réduction des tonnages de déchets traités),

  • à développer les dynamiques entre les acteurs (collectivité, associations, citoyens, acteurs économiques).

Pour cela, j’ai souhaité que nous organisions notre travail en 5 collèges :

  • un Collège « institutionnels »

  • un Collège « scientifiques »

  • un Collège « associatifs »

  • un Collège « acteurs économiques »

  • un Collège « habitants »

Chacun de ces collèges sera une pièce importante de l’ambition que nous voulons donner au projet :

  • soit en tant que producteurs de déchets,

  • soit en tant qu’acteurs engagés dans l’économie circulaire,

  • soit en tant qu’acteurs scientifiques en mesure d’évaluer les résultats.

Ce projet est important pour le territoire et sa réussite ne pourra être que collective !

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